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La société à l’époque romane
Focus
  • COMTES
    DE POITOU
  • CEUX QUI
    COMBATTENT
  • CHATEAUX
    ROMANS
  • CEUX QUI
    PRIENT
  • CEUX QUI
    TRAVAILLENT

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Synopsis

Sur les vestiges de la société romane, nous partons à la rencontre de spécialistes et historiens. À Chauvigny, Christian Rémy nous fait découvrir la féodalité et nous raconte la vie des seigneurs, ainsi que la construction des châteaux en Poitou-Charentes.

Notre exploration de la société à l’époque romane se poursuit à l’abbaye de Marcillac-Lanville, avec Laëtitia Copin-Merlet. Elle évoque le pouvoir religieux, les nombreuses constructions d’églises, ainsi que les pèlerinages, les paysans et le développement économique.

Intervenants

Christian Rémy, historien.
Véritable passionné du Moyen Âge, il étudie l'organisation et l'évolution des châteaux forts.

Lætitia Copin-Merlet, directrice de l’association Via Patrimoine.
Elle dirige une équipe de médiateurs et guides conférenciers, qui mettent en action tout au long de l’année la valorisation du patrimoine, de l’architecture, du paysage et du cadre de vie de l'Angoumois.

Les chateaux romans

Les 11e et 12e siècles correspondent à une période de mutations, d’abord politique, religieuse et économique, mais aussi architecturale. Pendant ces deux siècles, près de deux cents châteaux sont construits sur le territoire de l'actuel Poitou-Charentes. Une trentaine d’édifices, en pierre, subsistent aujourd'hui, comme Chauvigny, La Roche-Posay, Moncontour et Niort en Vienne et Deux-Sèvres, Marthon et Montignac, Pons et Saint-Sornin (tour de Broue) en Charente et Charente-Maritime.


Ces châteaux témoignent de l’organisation politique, sociale et territoriale de l’époque romane. Le Poitou-Charentes est alors divisé en trois comtés principaux (Poitou, Angoumois, Saintonge) et en châtellenies. Il relève de l’autorité d’un seigneur suzerain, le comte de Poitou, également duc d’Aquitaine. Toutefois, certains seigneurs refusent sa tutelle et tentent d’agrandir leur territoire par les armes. Sans autorisation préalable du comte, ils font ériger un ou plusieurs châteaux, affirmant ainsi leur présence et préparant leur défense.


Lieu de défense, de pouvoir et parfois de vie quotidienne, le château présente généralement une enceinte de terre doublée d’un fossé qui délimite une place plus ou moins surélevée. L’espace fortifié comprend souvent une motte en terre circulaire, parfois cernée d’une seconde enceinte, et une cour plus ou moins vaste (la basse-cour). Sur la motte est fréquemment édifiée une tour maîtresse, le « donjon », qui s'élève sur deux ou trois niveaux. Le rez-de-chaussée est souvent aveugle, la porte d'entrée aménagée au premier étage. La basse-cour abrite un ou plusieurs logis, des écuries, des ateliers, parfois une chapelle...


La richesse et le pouvoir du seigneur, ainsi que le rôle, défensif et/ou symbolique, accordé à l’édifice déterminent l’importance du château. Le château peut ainsi accueillir la famille du seigneur ou une simple garnison.


Les châteaux romans, édifiés en bois ou en pierre, ont souffert au cours des siècles : les mottes ont souvent été abaissées, voire arasées, les basses-cours et les donjons démantelés… Mais ils ont laissé dans nos paysages contemporains des traces, modestes ou spectaculaires, qui nous renseignent sur la vie des seigneurs et des chevaliers.

Les seigneurs : « ceux qui combattent »

Dans le royaume des Francs, les 11eet 12e siècles correspondent à l'affirmation du système féodal. L'effondrement du pouvoir royal, au 10e siècle, a permis l'essor de grands familles seigneuriales qui contrôlent des territoires plus ou moins vastes, souvent concédés en fiefs à des seigneurs moins importants. Ces vassaux, qui doivent en contrepartie fidélité, sont souvent turbulents, remettant en cause l'autorité de leur suzerain.


La dynastie des Guillaume, comtes de Poitou et ducs d'Aquitaine, qui a étendu progressivement sa domination sur l'Angoumois et la Saintonge, est contestée par certains vassaux comme les Lusignan, les comtes de la Marche, les sires de Pons... Les seigneurs expriment leur pouvoir notamment à travers la construction de châteaux ; plus de deux cents ont été bâtis dans la région. Ceux-ci sont souvent composés d'une tour maîtresse (le donjon) édifiée sur une motte et d'une basse cour, l'ensemble étant protégé par des fossés et des enceintes en terre. Ils peuvent être défensifs, servir de résidence au seigneur, de relais de chasse...


Les seigneurs habitent soit dans le donjon, soit dans un logis de la cour. Ils y dirigent leur fief. Ils y organisent aussi des fêtes avec jongleurs et musiciens, y jouent au tric-trac et aux échecs... Ils s'entraînent régulièrement au combat, notamment par des tournois, des chasses, un de leurs loisirs favoris.


Ils font exploiter par des paysans les terres qu'ils possèdent. En échange de leur protection, les seigneurs exigent de leur part le service de l'ost (service armé) et des corvées ; ils prélèvent aussi des taxes, ainsi que des redevances pour l'utilisation - obligatoire - des moulins et des fours banaux.


Au sein de la société féodale, les seigneurs ont aussi comme devoir de défendre l’Église, tant les personnes que les biens, d'en respecter les valeurs et de combattre pour la foi.


Les peintures et les sculptures des églises romanes sont de précieux témoins de la vie des seigneurs : vêtements, mobilier, armes, instruments de musique, jeux...

LES COMTES DE POITOU

À l'époque romane (11e et 12e siècles), l'actuel Poitou-Charentes est divisé en trois comtés principaux aux frontières mouvantes : Poitou, Angoumois, Saintonge. Les comtes de Poitou, également ducs d'Aquitaine, étendent progressivement leur domination sur ces territoires. Ils constituent l'une des plus grandes familles du royaume des Francs.


Leur puissance remonte à l'époque carolingienne, quand Charlemagne crée une nouvelle administration territoriale pour régir son empire, basée notamment sur les comtés et les duchés. Il nomme à leur tête les comtes et les ducs - comme Abbon en 778, pour le comté de Poitiers - à qui il délègue toute autorité pour assurer la paix, rendre justice, lever l'impôt... au sein de leur territoire.


Aux 9e et 10e siècles, les invasions normandes et les troubles politiques consécutifs au partage de l'empire (en 843) entraînent l'effondrement du pouvoir central. Les comtes, ducs et autres familles nobles conquièrent alors de vastes territoires, qu'ils concèdent souvent en fiefs à des seigneurs vassaux. À partir du 10e siècle, les comtes et les ducs s'autorisent à transmettre à leurs descendants les droits confiés précédemment par le roi ou l'empereur.


Ainsi, la famille des Guillaume prend progressivement l'ascendance sur le comté du Poitou et le duché d'Aquitaine, les comtés du Limousin, de la Saintonge, de l'Angoumois (avec une forte résistance des comtes d'Angoulême), ... sur lesquels elle règne pendant plus de deux siècles. La dernière représentante en est Aliénor d'Aquitaine (1122 ? – 1204), qui épouse le roi de France, puis le roi d'Angleterre. Parmi les autres célèbres membres de cette dynastie figurent Guillaume V Le Grand (995 – 1030), qui discute d'égal à égal avec l'empereur d'Allemagne, les rois de France, d'Italie, d'Angleterre, « admirable par sa sagesse, plein d'une libérale générosité, défenseur des pauvres, bâtisseur de sanctuaires » (Adémar de Chabannes) et Guillaume IX Le Troubadour (1071 – 1126), qui invente la poésie courtoise : « Toute la joie du monde est nôtre - dame, si nous nous aimons. »

L’Église et les religieux : « ceux qui prient »

L'Église est constituée d'un clergé régulier, où les moines et moniales, les chanoines... vivent selon une Règle dans des monastères, et d'un clergé séculier, où les évêques, les prêtres... œuvrent au sein de leur diocèse et de leur paroisse (le réseau paroissial est fixé au 11e siècle).


Tout au long des 11e et 12e siècles, l'Église n'a de cesse de retrouver son ancienne puissance affaiblie par les luttes féodales. Le pape Grégoire VII (pape de 1073 – 1095) entreprend une vaste réforme de l'Église : le pape devient le seul chef de l'Église et de la chrétienté et nomme les évêques ; les religieux doivent observer une discipline de vie plus rigoureuse ; les seigneurs doivent restituer les biens ecclésiastiques qu'ils avaient accaparés...


Dans les monastères, c'est le retour à la stricte observance de la Règle de vie qui s'impose. La plus fréquente est alors celle de saint Benoît, qui répartit le temps entre travail manuel, activité spirituelle (lecture et méditation des textes) et prières communes. De fait, les monastères sont des acteurs économiques importants dans la mise en valeur des terres : défrichement, assèchement des marais, développement des salines, culture des vignes... C'est dans ce contexte de réforme qu'est, entre autres, fondé l'ordre cistercien, dont Bernard de Clairvaux (1090 – 1153) est le principal maître spirituel.


Dans les paroisses, les prêtres accompagnent les fidèles tout au long de leur vie : baptême, mariage religieux qui s'impose progressivement, enterrement. La réforme grégorienne rend obligatoires leur célibat et leur instruction ; elle leur interdit la vente des indulgences (pour le rachat des péchés).


Les religieux réformés diffusent les valeurs chrétiennes qui vont désormais encadrer la société civile. Les nombreuses constructions d'églises - souvent en pierre - qui accompagnent la réforme participent également à cette diffusion, à travers les peintures et les sculptures.


Petites églises paroissiales, grands monastères, cathédrales, églises de pèlerinage pour vénérer les reliques des saints... contribuent, tout au long de l'époque romane, à asseoir le pouvoir de l’Église.

Les paysans, les artisans, les marchands... :
« ceux qui travaillent »

Les deux siècles (11e et 12e siècles) que recouvre la période romane coïncident avec une phase d'expansion économique et démographique, et avec un essor culturel étroitement lié à celui de la religion et de la féodalité. La société est alors recomposée et organisée en trois groupes : les seigneurs, l'Église et les paysans, artisans et marchands.


Le troisième groupe de la société féodale comprend ceux qui travaillent. Il s'agit très majoritairement de paysans qui exploitent les terres d'un seigneur, laïc ou religieux, en échange de sa protection. De nouvelles techniques agricoles se développent, comme la rotation triennale des cultures et des jachères, le harnais de trait et le collier d'épaule des animaux tractant la charrue pour un meilleur labour... Les terres cultivées s'étendent, la production augmente, ce qui permet de répondre aux besoins croissants de la société. Les moulins se multiplient ; utilisés pour l'agriculture, ils servent également pour le textile et la métallurgie.


L'activité économique ne résulte pas uniquement de l'agriculture. Dans les villes qui se développent, travaillent des artisans, des marchands... La pacification progressive de la société féodale facilite les échanges commerciaux qui se multiplient et créent de la richesse. Les villes jouent un rôle de plus en plus important et les habitants (les « bourgeois ») obtiennent des droits et des privilèges. En 1175, des chartes de commune sont données à La Rochelle et à Poitiers, par le roi Henri II d'Angleterre, époux d'Aliénor d'Aquitaine, comtesse du Poitou et duchesse d'Aquitaine, qui les confirme en 1199.


Autrefois mal connues, les conditions de vie de la population à l'époque romane sont aujourd'hui mieux documentées, grâce notamment aux fouilles archéologiques. Les peintures et les sculptures romanes nous renseignent aussi sur son quotidien.

Ressources

FILM 1 : LA SOCIÉTÉ À L'ÉPOQUE ROMANE
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Les rencontres
  • À Chauvigny, Christian Rémy, historien, nous fait découvrir la féodalité et nous raconte la vie des seigneurs, ainsi que la construction des châteaux
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  • À l’abbaye de Marcillac-Lanville, Lætitia Copin-Merlet, directrice de l’association Via Patrimoine, évoque le pouvoir religieux, les nombreuses constructions d’églises, ainsi que les pèlerinages, les paysans et le développement économique.
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Les focus
FILM 2 : L'ART ROMAN
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Les rencontres
  • Dans les églises Saint-Eutrope à Saintes et Notre-Dame la Grande à Poitiers, Christian Gensbeitel, maître de conférences en histoire de l'art du Moyen Âge à Bordeaux, évoque l'art roman, ses sources et ses différentes formes d'expression.
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  • À l’église Saint-Pierre d'Aulnay, Rémy Prin, poète et écrivain, nous fait partager sa passion pour le monde roman et l'exceptionnel travail des sculpteurs.
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  • À l’abbaye de Saint-Savin, Marie-Anne Lacaille, médiatrice du patrimoine, nous révèle les remarquables peintures murales classées au patrimoine mondial.
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Les focus
FILM 3 : UN PATRIMOINE VIVANT
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Les rencontres
  • Pierre Cazenave, conservateur régional des Monuments Historiques et Didier Delhoume, conservateur régional-adjoint de l'Archéologie, tous deux à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Poitou-Charentes, évoquent la restauration future de la façade de la cathédrale d'Angoulême.
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  • Anne Embs, conservatrice régionale-adjointe des Monuments Historiques à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Poitou-Charentes, et Brice Moulinier, restaurateur de peintures murales, expliquent la restauration effectuée sur les peintures de la chapelle templière de Cressac-Saint-Genis.
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  • Anaël Vignet, Directeur de l’Espace d’architecture romane et médiateur culturel à l’abbaye de Saint-Amant-de-Boixe, nous parle de son rôle de passeur de l'art roman.
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  • Le designer Mathieu Lehanneur nous parle de sa création dans l'église Saint-Hilaire à Melle, où il a réaménagé le chœur en faisant dialoguer les deux réalités, romane et contemporaine.
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  • Le public pendant la soirée d'ouverture des Nuits Romanes, le 28 juin 2014 à Saint-Savin. Organisé par la Région Poitou-Charentes, ce festival fête ses 10 ans et propose tout l'été quelque 170 soirées et 250 spectacles gratuits.

FILM 4 : UN PATRIMOINE D'EXCEPTION
LES LIEUX PRESENTÉS DANS LE WEBDOCUMENTAIRE
En Charente En Charente-Maritime Dans les Deux-Sèvres Dans la Vienne
EN SAVOIR PLUS

Crédits

UN WEBDOCUMENTAIRE DE LA RÉGION NOUVELLE-AQUITAINE





Pilotage et coordination :
Jean Jay, Yann Ourry

Rédaction des enrichissements et relecture :
Véronique Dujardin, Marie-Paule Dupuy, Yann Ourry, Christine Sarrazin, Catherine Tijou.

Intervenants :
Pierre Cazenave, Lætitia Copin-Merlet, Didier Delhoume, Anne Embs, Christian Gensbeitel, Marie-Anne Lacaille, Mathieu Lehanneur, Brice Moulinier, Rémy Prin, Christian Rémy, Anaël Vignet.

Journaliste :
Mélody Szymczak

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Production : Arnaud Chastanet, Amandine Faugeron
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Montage : Filip Trad, Arnaud Chastanet
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Pilote drône additionnel : Romain Watier
Motion Design : Fabrice Vacher
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Journaliste : Mélody Szymczak

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